KERN PRATT : Broken Chains(2015)
Ce guitariste vient du Mississippi et n’est pas un débutant. Il a joué, entre autres, avec Hubert Sumlin et Percy Sledge. Il a également ouvert pour des « pointures » comme Johnny Winter, BB King, Bo Diddley, Delbert Mc Clinton, Gregg Allman ou Elvin Bishop.Son dernier album s’ouvre sur une intro de dobro qui plante le décor (« Delta mourn’ ») suivi d’un blues rapide et vitaminé à la Elmore James avec un solo de piano et une guitare inspirée (« Greenville Mississippi Blues »). La six-cordes de Kern Pratt se fait bluesy et incisive (« Lights are on, but nobody’s home », un blues avec des arrangements de cuivres) ou mélodique (« Somewhere south of Memphis »). Elle joue dans tous les registres (veloutée et acide, délicate et agressive) sur le boogie-blues instrumental « Cotton pickin’ ». Le blues traditionnel est également à l’honneur avec « It hurts me too » (avec une guitare acoustique et un harmonica) et « Broken chains » et son superbe dobro. Sans aucun doute, Kern Pratt est un sacré guitariste qui sait faire parler la poudre mais aussi l’émotion. Seul petit bémol à ce sympathique album : les arrangements de cuivres trop présents qui gomment l’agressivité de certains titres.
Olivier Aubry